BASE DE LA SEMIOLOGIE GENERALE

Sémiologie (ou sémiotique) = science des signes

LA FONCTION SYMBOLIQUE :

Le fait que les sociétés ou les individus utilisent des symboles. La fonction symbolique est à la base de la culture, les cultures sont tissées de symboles. Découverte par les philosophes, elle a beaucoup de définitions suivant le champ d'utilisation.

Définition générale

de Charles S. PIERCE, fondateur de la sémiologie aux E.U. contemporain de SAUSSURE : "Il y a fonction symbolique quand il y a des signes. Un signe est quelque chose tenant lieu de quelque autre chose pour quelqu'un, sous quelque rapport ou à quelque titre." Ecrits sur le signe trad. fr. 1978 p. 215 ;
ex : Le dessin d'une balance peut être une simple représentation de l'objet. Placé sur un pare-brise, il devient un signe, symbolise l'ordre des avocats, mais pas pour tout le monde : il faut être au courant de cette convention.
Un symbole est souvent collectif mais peut être valable pour une seule personne également.
Par exemple un cartable : il a un nom, une fonction, a-t-il une valeur symbolique? Suivant les personnes il peut symboliser la torture, la joie de la rentrée, la nostalgie, le regret de ne pas avoir fait d'études. On parle de valeur symbolique individuelle.

Deuxième définition :

C'est la capacité de se représenter l'absent. Un symbole est un élément perceptible qui renvoie à quelque chose qui ne l'est pas : quelque chose d'absent ou d'abstrait.
La fonction symbolique facilite la réflexion.

Symbole affectif

Fréquent chez le petit enfant : Le doudou n'a pas de fonction pratique c'est un fétiche, il renvoie au sein maternel, permet au bébé de garder sa mère près de lui.
Chez les adultes : souvenirs, sable des vacances...
Ce qui donne sa valeur au symbole : La communauté de réaction affective à l'égard du symbolisé et du symbolisant.

Symbole par ressemblance objective

symbole qui imite (portrait) ressemblance objective avec ce qu'il représente valable pour tous
ex : code de la route, symbole dos d'âne : recherche d'une ressemblance
La fonction symbolique basée sur une représentation objective s'installe très tôt chez un enfant et est la base de sa pensée. D'après. Jean PIAGET, la fonction symbolique existe avant le langage, ouvre la voie au langage.
Symbole par ressemblance et symbole affectif peuvent perdre le lien d'origine, le dessin peut devenir très stylisé et ne plus ressembler à l'objet d'origine (idéogramme).
Les mots n'ont plus besoin de ressembler à ce qu'ils représentent ils reposent sur des conventions : on peut en créer une infinité. La seule limite est la mémoire.
Les symboles sont des outils de la pensée.

Symboles et signes sont des substituts représentatifs :

Le signe comme le symbole se substitue à quelque chose d'autre et le représente. Quelle est la différence? Le signe est un symbole spécialisé pour communiquer.
Le doudou est un symbole mais pas un signe : il ne sert pas à communiquer.
La sémiologie étudie les signes, les symboles pour communiquer

Définition linguistique du signe :

Le signe c'est l'association d'un signifiant et d'un signifié, une unité à deux faces indissociables l'une de l'autre mais opposées : signifiant et signifié.
signifiant = image acoustique = forme sonore
signifié = concept, sens
[son chea] : son, représentant, signifiant, image acoustique.
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"chat" : celui qui est représenté, signifié, concept

Le triangle de la signification (triangle sémiotique) de ODGEN / RICHARD

A : Signifié
= "chat" = concept = représentation mentale


triangle de la signification
B :Signifiant = image acoustique [son cheua]) <--- relation de substitution ---> C Référent (concret ou imaginaire) =
La chose représentée



   Il n'y a pas de relation directe entre signifiant et référent : il n'est pas en contact avec la réalité mais avec le concept. (Les signes se substituent à la réalité.)
C'est la fonction référentielle (ou dénotative) du langage, la façon dont le langage donne des informations, décrit la réalité.
C'est par convention que [son cheua] désigne le félin domestique. Les signes du langage permettent une représentation conventionnelle de la réalité et permettent de la transmettre à autrui.
Mais les signes ne renvoient pas directement à la réalité mais passent par l'intermédiaire des signifiés. Ceux ci représentent un découpage, une structuration du monde.
Il n'existe pas de structuration du monde à priori, c'est ce que nous apprennent les différentes langues. Tous les individus n'ont pas la même façon de structurer le monde, les signifiés varient d'une communauté à l'autre.
Tel ou tel découpage est dû à une conception du monde liée à une culture, à une idéologie, à un environnement particulier.
exemple : Le découpage de la notion de couleur
Les Gallois n'utilisent qu'un seul nom pour le bleu et le vert.
Chez les Eskimos, il existe un grand nombre de termes pour le blanc et les différentes sortes de neige ou de glace. Cela est lié à l'environnement, donc à la culture. Mais on peut trouver dans d'autres cultures des groupes confrontés au même environnement, leur lexique se différenciera d'autres groupes de même langue vivant dans un autre environnement.
Cela explique l'impossibilité de la traduction mot à mot.

DEUX ECOLES EN SEMIOLOGIE

Sémiologie de la Communication et Sémiologie de la signification

puce La sémiologie de la Communication étudie uniquement le monde des signes, par exemple l'étude des systèmes de vêtements de deuil ou de la canne blanche de l'aveugle (système à un seul signe ou signe isolé).
Représentants éminents : Georges MOUNIN, Eric BUYSSENS, Louis PRIETO
La sémiologie de la Communication a étudié : code de la route, signaux ferroviaires maritimes et aériens, le morse, les sonneries militaires, les insignes, les langages machine, la notation musicale, le langage de la chimie, des ordinateurs, les langues parlées, sifflées, le tam-tam...

puce La sémiologie de la Signification n'a pas d'a priori, elle étudie signes et indices, sans se préoccuper de la distinction.
Représentant : R. BARTHES créateur du courant.
Elle s'intéresse à tout ce qui signifie quelque chose sans se préoccuper si cela est volontaire ou pas. Interprétation de phénomènes de société, elle cherche si les choses n'ont pas un sens caché, des valeurs symboliques par exemple le combat bien/mal chez les catcheurs. Le combat à un rôle de catharsis. Elle s'est occupé d'analyse de pubs, des notions impliquées dans le langage.

Conscient, conventionnel, précis : sémiologie de la communication
Univers du sens caché, sans rigueur, non conventionnel : sémiologie de la Signification

D'après le cours de Claire Maury-Rouan "Langage et Communication "
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