PLATON

(428-346 avant Jésus Christ)


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Le Cratyle : d'après les classification de Guillaume BUDE, le dernier grand dialogue de Platon. Chronologiquement, il se situe juste avant La République. Il s'agit d'uneoeuvre tardive dont la pensée élaborée mène à de véritables méthodes pour l'analyse des langues. Ces dialogues mettent en scène Socrate et exposent ses idées (en particulier sur l'origine des mots) et les idées propres de Platon.

puce Philosophie de Platon :
Dialogue entre Socrate et Hermogène
Dialogue entre Socrate et Cratyle
Platon élabore la première philosophie des idées en réaction contre la théorie du mouvement d'Héraclite, Platon est contre bien qu'il reprenne certains de ses arguments.

puce Philosophie du langage :
La réflexion sur les rapports langage pensée mène aux " essences permanentes des formes " c'est là une attitude scientifique.
Platon aborde également les rapports entre langage et réalité extra linguistique : Hermogène et Cratyle représentent deux courants de pensée opposés.
Hermogène est partisan d'un langage crée par convention. Cratyle rapproche le langage de l'aspect naturel ; pour lui, les noms sont l'exacte représentation des choses (Discussion sur la justesse des noms).
Socrate analyse les différents arguments, en fait une critique et limite les cadres théoriques en montrant leurs insuffisances. Il termine en laissant ouverte la discussion.

puce Méthodes d'analyse des langues :
On rencontre pour la première fois l'utilisation de l'étymologie.
Socrate : "Il y a parmi les noms utilisés des formes complexes et pour arriver aux formes premières dans la création du langage (formes primitives) il faut procéder à une analyse (étymologie)."
Dictionnaire linguistique et des sciences du langage (1994) définition : " L'étymologie est la recherche des rapports qu'un mot entretient avec une autre unité plus ancienne qui en est l'origine."
Chez les grec c'est en plus la recherche du sens vrai : cela implique qu'on admet la notion de " sens vrai ", de " mot vrai ". On va vers la forme originelle, cette recherche se poursuit par la relation nom / chose. L'étymologie est fondée sur des ressemblances. Socrate signale les cas ou cette recherche ne peut pas se produire.
On atteint là les limites de la pensée grecque : repli et refus des autres. Les langues non grecques sont des langues barbares.
Socrate définit la notion d'emprunt : certaines formes n'entrent pas dans un réseau de correspondances phonétiques car elles sont empruntées.
Il s'intéresse aussi aux universaux : " formes communes a tous les hommes par nature commune et vie en société ".
La conscience de l'existence de plusieurs dialectes porte en germe l'étude philologique.

puce La démarche onomatopéique :
(reprise dans les travaux d'Otto JESPERSEN)
Fondement : l'imitation :
Pour Cratyle, le premier homme qui parle imite les bruits qui l'environnent.
Socrate "imite-t-il bien?" : il limite la démarche de Cratyle.
Leur discussion porte sur l'arbitrarité et la motivation, c'est à dire sur la notion de convention et la mise en relation du signifiant (la forme) et du signifié (le sens).
Exemple de démarche onomatopéïque : le " r " roulé nécessite un mouvement de la langue donc représente le mouvement.
D'après Socrate, ce n'est pas Dieu qui crée le langage, mais le législateur dialecticien.
Malgré la valeur de leurs raisonnements, ils commettent une erreur : en réfléchissant sur le langage, ils citent des lettres. Ils attribuent à la lettre une valeur qu'elle n'a pas. Les linguistes découvriront ensuite qu'on ne peut raisonner que sur des sons
Paul DELBOUILLE compile toutes les relations faites à partir de la démarche onomatopéique. La limite en est la difficulté à mettre en relation un mot et une notion abstraite.

(D'après le cours "Origines du langage" de Denis Autesserre)

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